Le discours de Xtian Lescuyer

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Vous avez apprécié son discours ; Christian Lescuyer met le texte de son discours à votre disposition ici.

Cher Yves,

Quand nous nous sommes rencontrés à Bordeaux, je n’imaginais pas que tu deviendrais un ami de trente ans… et même un peu plus. Mais notre historie a commencé sur les bancs de l’Ecole d’Electronique de Bordeaux où nous sommes rapidement devenus inséparables, plus souvent dans la salle informatique que dans les amphithéâtres.

Tu étais jeune et sportif, imbattable à vélo, grand travailleur… en tous cas pour les projets de la Junior Entreprise. Que de nuits avons-nous passé dans les laboratoires et les ateliers !

Puis nos chemins se sont écartés. Tu es retourné dans le Sud-Ouest concevoir un super-ordinateur, je suis rentré à Paris concevoir un ordinateur miniature. Je bricolais les ordinateurs des TGV pendant que tu te consacrais à l’intelligence automobile. Sans parler de tes incursions dans les puces de télécommunications. Je crois même me souvenir que nous avons créé quelques sociétés ensemble, qui n’auront pas marqué l’économie mondiale.

J’ai toujours pensé que tu étais un garçon fiable. Il était bon de t’avoir à mes côtés dans les batailles de Donjons et Dragons. Tu étais habile dans la réparation de postes de radio à lampes. Tu étais de bon conseil pour choisir le meilleur ordinateur ou le meilleur objectif photo. As-tu gardé les photos de Chaban-Delmas ? Ta belle carrière dans l’industrie semble d’ailleurs confirmer ta compétence et ton sérieux.

Néanmoins, j’observe depuis des années une dérive qui ne laisse pas de m’inquiéter.

D’abord, tu es parti te promener dans des contrées trop chaudes avec des animaux féroces. Plus récemment, tu es parti te promener dans des contrées trop froides avec des animaux féroces. Et je constate une fréquentation accrue des hôpitaux, parfois même à Paris.

Heureusement, tu as rencontré Marion, et je ne doute pas qu’elle prendra soin de toi. J’ai même compris qu’elle t’emmenait cueillir des fruits dans les forêts alpines (pas trop près des précipices, j’espère), fruits qui finissent en sorbets et en confitures, une activité sportive et culinaire qui ne peut que te profiter.

C’est donc rassuré que je te vois poursuivre ta route en compagnie de la charmante Marion. Je vous souhaite à tous les deux une vie riche d’aventures et de bonheur.